RÉUSSIR LA TRANSITION
 

Ce site essaye d'analyser l'impact de l'énergie et de sa production sur le développement.
L'auteur de ce site se considère comme prônant l'écologie, bien qu'il soit favorable à l'énergie nucléaire.
La justification de ce point de vue est l'un des sujets abordés dans ce site.

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L’usage immodéré de l’énergie nucléaire

 
Une approche pour réduire à zéro les rejets de CO2 a été proposé mais cette approche multiplie l’usage de l’énergie nucléaire ce qui augmente le problème de la gestion des déchets. Notre point de vue est qu’il ne faut pas de déchets du tout. Par contre le volume des déchets nucléaires n’est pas un facteur d’augmentation de la difficulté de les gérer.

La difficulté principale est la durée de vie des matériaux en cause. Ceux-ci peuvent être dangereux pendant des millions d’années. Il est vrai qu’on n'a pas de solutions pouvant « tenir » aussi longtemps, mais ce n’est pas aussi inquiétant qu’on le laisse penser généralement.

Supposons qu’on ait une solution pour 100 ans, cela veut dire qu’on a 100 ans pour trouver une solution pour 1000 ans et qu’ensuite on a 1000 ans pour trouver une solution pour un million d’années et il est vraisemblable que cette solution consistera à « brûler » les déchets à vie longue pour en faire des matériaux plus gérables. En fait c’est un point de vue un peu perfectionniste de vouloir tout de suite une solution pour des millions d’années.

Une autre critique de l'énergie nucléaire Française serait son coût. C'est une contre vérité manifeste : Le coût de production, en France est de l'ordre de 40 euros le mégawatheure (mWh ) alors que le prix de marché se situe en Europe de l'Ouest autour de 65 euros le mWh en conséquence les ménages français paient leur électricité 60 % moins cher que les ménages allemands. Devant ces arguments les opposants à l'énergie nucléaire disent que les investissements ont été faits par l'état et que le démantèlement des centrales n'est pas compté. C'est encore faux! Le lien étant devenu payant avec le temps j'en ai extrait l'argument qui intéresse le sujet abordé ici :

 
Le parc nucléaire français n'a pas été financé par des investissements publics, il a été payé par les consommateurs : EDF a emprunté pour financer les recherches du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et construire ses centrales, et a répercuté les coûts sur les utilisateurs. Strictement parlant, ce parc n'appartient pas à l'Etat, mais à EDF ! De même des provisions ont été faites pour tenir compte du coût du démantèlement. Pour financer la déconstruction des centrales, EDF constitue chaque année des provisions financières correspondant à 15 % du coût complet d'investissement pour une unité REP, ou 50% de la partie proprement nucléaire de l'installation. Cela couvre l'ensemble des travaux de déconstruction, l'ingénierie, la surveillance et la maintenance des installations, la sécurité du site ainsi que le conditionnement, le transport, le stockage et la surveillance des déchets.
 
Cela ne paraît pas possible aux opposants car partout ailleurs le nucléaire coûte plus cher qu'en France. La raison est qu'en France on a standardisé les centrales à construire et on les a produites en série en peu de temps.  Cette approche industrielle a été bénéfique à un point qu'on ne pouvait  pas imaginer et c'est sans doute une grande leçon sur ce qu'il convient de faire dans ce domaine.
 
On critique aussi beaucoup l'EPR et son coût. Il faut bien se rendre compte qu'on a perdu des compétences et que c'est le prix à payer pour les retrouver. De plus le prix des prototypes n'a qu'un rapport lointain avec le prix d'une série et c'est parce qu'on a fait une série que le nucléaire Français est pas cher. Même au prix des prototypes l'EPR est rentable comparé aux combustibles fossiles mais est plus contraignant en terme de capitaux à mobiliser. C'est ce qui explique que les distributeurs préfèrent en général les centrales au gaz.

Toutes ces considérations expliquent l’usage immodéré de l’énergie nucléaire qui est proposé ici.

 

Impact du nucléaire sur les émissions de CO2

 
Un argument souvent employé contre le nucléaire est relatif à son importance réelle en tant qu’énergie représentant une part suffisamment significative pour influer sur le volume des émissions de CO2 d’un pays.

Pour donner l’impression que cette énergie est marginale on cite en général la part mondiale d’énergie finale consommé sous forme d'énergie nucléaire  (de l’ordre de 2,8% de l’énergie finale) puis on prend l’exemple de la France qui produit près de 80% de son électricité avec du nucléaire et on signale que même dans ce cas extrême l’énergie finale produite à l’aide du nucléaire n’est que de 17,78 %. La conclusion implicite est qu’on n’arrivera jamais avec ce type d’approche à avoir un impact suffisant pour réduire les émissions de CO2.

Pourtant le nucléaire baisse de manière significative les émissions de CO2 de la France par rapport à ce qu’elles seraient si la structure de production était comparable à celle de pays de même niveau de développement, ayant moins recourt à cette énergie.

La raison de ce décalage est que l’énergie finale n’est pas le bon critère de comparaison pour estimer les économies de CO2 réalisées car ce critère minimise l’apport des énergies nobles qui sont utilisables avec un bon rendement, comme l’électricité ou l’énergie mécanique, par rapport aux énergies ordinaires qui comme la chaleur sont limitées du point de vue des rendements par le cycle de Carnot.

Pour montrer l’impact réel du nucléaire sur les émissions de CO2 de la France on peut comparer celle-ci au Royaume Uni. Les éléments de la comparaison sont les données  de l’IEA et en particulier les « Indicateurs » de l’année 2005 par pays.

On peut d’abord remarquer que le Royaume Uni produit en utilisant moins d’énergie que la France (son ratio TPES/GDP est de 0.14 alors que celui de la France est 0.19). C’est normal car il y a une forte composante tertiaire (financière) UK. En 2005 les GDP des deux pays étaient comparables et pourtant le Royaume uni rejetait 529,89 Mt de CO2 alors que la France n’en rejetait que 388,38.

Même dans ces conditions de comparaisons défavorables le Royaume uni émet 36,44% de gaz carbonique de plus que la France. Cet écart serait encore plus grand si le Royaume Uni ne produisait pas d’électricité nucléaire (on y produit 20% de l’électricité de cette manière) et si l’intensité énergétique du PIB était la même qu’en France. En tenant compte de ces deux facteurs ce serait 68 % de CO2 supplémentaire qui serait produit par un pays comparable à la France qui s’interdirait l’utilisation du nucléaire. On est quand même assez loin des 17,78% que la considération de l’énergie finale semblait valider comme économie possible sur les rejets de CO2.

Une autre manière de calculer l'impact de l'énergie Nucléaire sur les rejets de la France est d'utiliser le Tableur mis à disposition sur le site de Mr Prévot. Si on remplace le Nucléaire par du gaz les rejets sont augmentés de 40% et si on le remplace par du charbon l'impact est de 200%.

 

Le renouveau du nucléaire


Les opposants au Nucléaire minimisent ce renouveau et prétendent que lorsqu'on en parle on fait de la désinformation. Ils sont restés sur un point de vue ancien qui correspondait à leurs croyances. Pour s'en convaincre on peut comparer deux points de vue représentatifs de deux époques séparées par dix ans.
 
Premier point de vue Mai 2000
En 1999, la puissance totale installée dans le monde était de 355 GW, mais le développement en est pratiquement stoppé partout à l'exception du Japon, de la Corée et de la Russie. Sauf revirement majeur dans l'opinion, une telle situation devrait se poursuivre pour plusieurs décennies. Aussi, sur la base des prévisions actuelles, la puissance électronucléaire mondiale ne devrait pas dépasser 379 GW en 2015, soit une augmentation modeste de 6,6 %.

En évolution tendancielle, il y aura peu de nouvelles substitutions d'énergie vers l'énergie nucléaire dans le monde au cours des vingt prochaines années.

 
 Point de vue de Septembre 2010

Le renouveau de l’électricité nucléaire se précise. Plusieurs gouvernements ont revu leur position sur l’avenir de cette énergie. Après l’Italie et la Grande-Bretagne notamment, c’est au tour des Etats-Unis d’approuver la construction de nouvelles centrales. Pour le moment, c’est surtout en Chine et en Russie que le potentiel apparaît le plus important. Ces deux pays totalisent plus de la moitié des réacteurs actuellement en construction. Parallèlement, de nombreux pays manifestent leur volonté de se nucléariser (EAU, Jordanie...).

Face aux objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le nucléaire permet d’assurer l’approvisionnement en électricité de base tout en limitant les émissions de CO2. Les énergies renouvelables ne pourront relever, à elles seules, le défi des volumes ;
Le développement d’un parc nucléaire participe au renforcement de la sécurité d’approvisionnement et à l’indépendance énergétique des Etats. Les ressources d’uranium naturel sont relativement abondantes à long terme ;

L’électricité d’origine nucléaire est compétitive et peu sensible aux variations du cours de l’uranium. Cette visibilité à long terme est un de ses principaux atouts.

La concrétisation des projets annoncés ou en développement pourrait ainsi porter sur la construction de plus d’une centaine de réacteurs à l’horizon 2030.

Conséquence sur le prix de l'uranium
 
La meilleure preuve qu'il y a un réel renouveau du nucléaire, c'est que des sites économiques se mettent à analyser les tendances du prix de l'uranium et donnent même des conseils d'achat de cette matière première à titre "d'investissement"!
http://www.la-chronique-agora.com/articles/20101203-3231.html
Ce phénomène est marginal en ce qui concerne le prix de l'électricité nucléaire car l'uranium ne représente que 4 % de son coût. Mais cela pourrait changer si on ne passait pas rapidement à la 4ème génération de centrale nucléaire.

Point de vue post Fukushima


L'Allemagne, la Suisse et l'Italie ont manifesté leur désir de sortir du nucléaire, dans les autres pays la reprise qui se dessinait est stoppée, le prix de l'uranium a baissé, mais la Chine et l'Inde n'ont pas changés leurs projets.
 
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