Le rapport peaking of world oil production
Ce rapport date de Février 2005 et analyse les mesures qu'il conviendrait de prendre pour minimiser les conséquences d'une pénurie de pétrole. Pour justifier une telle étude il faut d'abord montrer que la situation de pénurie est probable.
Le rapport montre que les mesures éventuelles nécessitent du temps pour avoir un effet significatif et qu'à l'échelle de ce temps la situation de pénurie est à brève échéance. Pour fixer les idées le rapport préconise de mettre en œuvre, de manière idéale, des mesures d'urgence 20 ans avant que la pénurie soit avérée et montre qu'une mise en œuvre 10 ans avant permet encore d'atténuer les effets les plus désagréables.
Le rapport ne le dit pas mais on sent qu'il fallait prendre ces mesures d'urgence en 2005 car il était probable que la situation de pénurie serait installée dans les 10 ou 20 ans avenir (ce qui met le pic de production entre 2015 et 2025). Depuis la publication de ce rapport, le principal auteur Robert Hirsch a été moins prudent et a précisé que selon lui c'était la première date (2015) qui était la plus probable.
Le rapport ne prétend pas qu'il va y avoir une crise de l'énergie, au contraire il précise bien que l'énergie restera abondante à court terme (au sens des 10 à 20 ans de l'horizon du rapport). Du point de vue du rapport il va juste y avoir une pénurie de carburant liquide et donc les principales mesures préconisées ont pour but de réduire l'écart entre les besoins et la production:
- Améliorer le pourcentage de pétrole récupérable sur les sites déjà connus.
- Mettre en exploitation les pétroles non conventionnels (Pétroles lourd, sables bitumeux...).
- Développer (ce qui veut dire construire des usines, les recherches ayant un impact trop lointain) des procédés pour transformer du gaz en liquide.
- Produire des combustibles liquides à partir du charbon, des "oil shale" et de la biomasse.
- Changer pour une autre source d'énergie chaque fois qu'on peut remplacer les combustibles liquides par d'autres énergies (par exemple le chauffage résidentiel).
Il n'y a donc aucune préoccupation écologique dans ce rapport mais seulement la mise en évidence d'un risque et la proposition de mesures pour l'atténuer voir le supprimer avec un peu de chance. Pour avoir une idée globale de la production et de la consommation d'énergie dans le monde on peut consulter le site de Xavier Martin qui
commente avec des graphiques la La BP Statistical Review of World Energy.
Les suites du rapport
Il faut bien le dire le rapport a fait un Flop. Pas du point de vue de sa notoriété qui elle est satisfaisante, mais du point de vue de la mise en application. Bien que le rapport mette en garde contre le laisser faire, rien n'a été fait de significatif. Il est vrai que la planification à long terme n'est plus le point fort de nos politiques de plus en plus court-termistes.
Un pays pourtant est encore capable de planification à long terme, c'est la Chine. Et on peut se demander s'ils n'ont pas mis en œuvre les recommandations du rapport :
http://french.peopledaily.com.cn/96851/7147180.html Ce lien montre un volontarisme étonnant des Chinois pour produire des carburants liquides à partir du charbon. De plus il n'est pas difficile de se rendre compte que la Chine veut faire feu de tous bois pour produire toutes
sortes d'énergies sans négliger aucune piste. Il faut dire que s'ils veulent atteindre des standards de consommation d'énergie approchant ceux des pays développés, il va leurs falloir relever de grands défis.
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